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L’INTÉGRATION AFRICAINE EN QUESTION I

Publié le par Barbidoo

DU FONDEMENT D’UNE INTÉGRATION AFRCAINE REUSSIE

 

Par Dr. Aly Sylla (Université de Bouaké)

 

INTRODUCTION                                                                                                                                    

 L’intégration peut-elle contribuer au développement de l’Afrique ? La réponse à cette question paraît évidente, tant le réflexe au regroupement semble aujourd’hui être l’instinct qui garantit aux individus et au groupe la survie et la maîtrise de leur destin. Si l’on s’interroge par contre sur le fondement d’une intégration africaine réussie, la réponse à cette seconde question semble beaucoup moins évidente. C’est qu’à ce niveau l’embarras est grand : l’intégration africaine doit-elle reposer sur les dirigeants politiques ?Doit-elle au contraire avoir pour assise les peuples ? À y regarder de près, une intégration réussie ne repose-t-elle pas sur le désir de l’autre qui doit animer chaque africain ? Analyser ces questions ne peut se faire sans au préalable faire l’état des lieux de l’intégration africaine.

 

I- ÉTAT DES LIEUX DE L’INTÉGRATION AFRICAINE

 

Le sentiment qui habite en général l’Africain quand il jette un regard sur le niveau d’intégration de nos pays à l’échelle continentale et régionale est un sentiment de grande déception et de profonde amertume. C’est qu’il existe un hiatus entre le nombre d’organisations continentales, régionales et sous-régionales en charge de l’intégration et les résultats obtenus. À ce jour on compte plus de 200 organisations africaines travaillant à intégrer les États sur les plans politique, économique, culturel, judiciaire, etc., alors que le niveau d’intégration du continent, comparé à celui d’autres espaces intégrés (Union européenne, ALENA) est très faible. Les résultats obtenus sont largement en deçà de ceux escomptés. « L’Afrique est le plus morcelé de tous les continents », ce nonobstant le nombre impressionnant d’organisme d’intégration. Ce chapitre cherchera à montrer ce paradoxe.

À cet effet, dans un premier temps seront présentées les principales organisations en charge de l’intégration, ensuite seront donnés les résultats décevants enregistrés par ces dernières. Présenter toutes les organisations africaines œuvrant pour l’intégration serait fastidieux. Nous nous contenterons d’en voir les principales. On peut distinguer, en tenant compte de leur champ d’action, deux types d’organisations, les unes opérant à l’échelle continentale, les autres à l’échelle régionale ou sous-régionale. À l’échelle continentale, nous avons l’OUA, Organisation de l’Unité Africaine, « sorte d’ONU à l’échelle africaine », aujourd’hui U.A, Union Africaine. Créée en 1963, cette organisation avait pour objectif d’aboutir à une communauté économique africaine pour l’ensemble du continent. En 1980 a été adopté le Plan d’Action de Lagos, qui prévoyait le passage vers l’unité par cinq étapes successives, en commençant par des unions régionales, pour aboutir à la communauté continentale en l’an 2000. Mais la lenteur des progrès des unions a amené l’organisation, en 1991, à reporter son ambition pour l’an 2035. Outre l’Union Africaine, on peut citer comme structure œuvrant à l’échelle continentale l’O.H.A.D.A (l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires), dont le Traité a été adopté en 1993.

Parmi les organismes d’intégration régionale, on peut distinguer deux grandes catégories, les uns à vocation générale d’intégration économique, les autres à vocation sectorielle. L’objectif des organismes à vocation générale d’intégration est d’aboutir à une communauté économique plus ou moins poussée (libre-échange, tarif douanier extérieur commun, harmonisation des politiques économiques et financières ou véritable communauté économique). La plupart de ces organismes ont pour champ d’action l’ensemble d’une grande région d’Afrique, comme l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique Centrale, l’Afrique Orientale ou l’Afrique Australe ; d’autres par contre concernent des espaces plus limités, comme celle de l’Union de la Rivière Mano ou la Communauté Économique des Pays des Grands Lacs ; d’autres enfin n’ont qu’une existence symbolique, comme la Communauté Économique des États d’Afrique Centrale (dix États). Par rapport aux organisations à vocation générale, celles à vocation sectorielle ont des objectifs et des actions limités. Certaines opèrent dans le commerce et dans l’industrie, comme  Air-Afrique et l’ASECNA (Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne) ; d’autres se consacrent surtout à des études ou à des missions de concertation comme l’aménagement de grands bassins fluviaux (Niger, Sénégal, Gambie, lac Tchad) ; d’autres encore cherchent à renforcer la position des pays africains sur le marché mondial en présentant un front uni (par exemple pour l’arachide, le bois, le café, le bétail, le pétrole).

Malgré - et peut-être à cause de - cette pléthore d’organisations, les résultats se font encore attendre. Certes, comme l’affirme Pierre Merlin, « il est normal que l’établissement de communautés d’intégration (…) prenne beaucoup de temps [comme] en Europe où les pays avaient des économies assez similaires mais où les idées d’intégration régionale nées au lendemain de la guerre en 1946 n’ont pu avoir un commencement de réalisation que vers 1960 », mais le bilan, à ce stade, est tout de même inquiétant. Sur le plan économique, les pays africains, bien qu’ayant, par leur appartenance aux communautés économiques régionales,

souscrit à des mécanismes et à des traités relatifs à la libéralisation du commerce, n’ont ni intégré leurs marchés, ni mis en place de véritables zones de libre échange, ni constitué des unions douanières. Ces lacunes ont eu des répercussions négatives sur la création et l’expansion des échanges, notamment sur les flux commerciaux intra-communautaires et intra-africains. Conséquence de cette situation, le commerce africain continu de privilégier les partenaires commerciaux extérieurs au continent.

Sur le plan industriel, à cause de la faiblesse des relations intersectorielles et de l’étroitesse de la gamme de produits échangés entre pays, la coopération dans les communautés économiques n’a eu qu’une incidence négligeable sur la croissance de la production, de la productivité et de la valeur ajoutée. De façon générale, le commerce intra-communautaire de produits manufacturés est faible (entre 2 et 7%). L’essentiel des échanges continuent, à ce niveau aussi, à se faire avec l’extérieur. Sur le plan monétaire et financier, on note que les marchés régionaux financiers ne sont pas encore assez développés. Si un embryon de communauté monétaire existe en Afrique de l’Ouest avec l’UEMOA, bon nombre d’États ont conservé leur monnaie nationale. Par ailleurs, la diversité de ces monnaies nationales, paradoxalement inconvertibles en Afrique, rend difficiles les échanges, les investissements transfrontaliers et l’activité économique en général.

Au niveau de la coopération judiciaire, on constate une appropriation approximative du droit communautaire par les juridictions nationales. Cette appropriation approximative s’explique par les difficultés d’accès à la législation communautaire, les réticences de certaines juridictions nationales à l’égard des normes communautaires et la collaboration limitée entre les juridictions nationales et les juridictions communautaires. Il faut ajouter à ce

tableau déjà sombre les conflits de compétence entre les hautes juridictions communautaires. Ces conflits sont essentiellement dus à l’absence de hiérarchie et de passerelles entre ces instances. Ces lacunes sont autant de symptômes montrant qu’il y a un malaise dans l’intégration africaine, malaise dont le motif le plus profond est le fait d’avoir confié, en partie, l’intégration, cette entreprise noble, exaltante et porteuse d’espoir, aux dirigeants

politiques du continent. C’est que l’intégration africaine ne peut se bâtir sur des fondements si peu fermes.

 

II- DE LA FRAGILITÉ DE L’INTÉGRATION PAR LES DIRIGEANTS POLITIQUES

 

L’intégration par les dirigeants politiques est ce qu’on appelle ‘‘intégration par le haut’’. Elle consiste à confier les rênes de l’intégration à la classe politique ; dirigeants politiques, leaders d’opinions en sont considérés comme les acteurs privilégiés. La physique aristotélicienne distinguait, dans le changement dans la nature, quatre causes : la matière, ce dont la chose est faite ; la forme, le principe d’organisation de la matière ; la cause efficiente, l’être qui réalise la forme et la cause finale, ce en vue de quoi la chose est faite. Celle lecture peut s’appliquer à ‘‘l’intégration par le haut’’. La matière est la kyrielle d’États, hérités de la colonisation, et la mosaïque de cultures africaines, témoin d’un passé qui n’a rien d’humiliant et augure d’un avenir prometteur, quoique quelque peu compromis ; la forme est l’ensemble des structures et organismes visant l’intégration du continent ; la cause efficiente les dirigeants politiques et les leaders d’opinions ; la cause finale l’intégration africaine.

L’intégration par le haut est surtout prônée par les panafricanistes. Avant et après les indépendances, un certain nombre de personnes parmi les élites africaines, convaincues, à l’instar de Kwamé N’krumah, que pour sortir du sous développement, lAfrique doit s’unir, rêvent d’une Afrique une et indivisible, sans frontières, dirigée par un seul chef. Pour ces panafricanistes, l’émiettement du continent étant la cause de ses problèmes économiques et de sa faiblesse politique, la création d’une fédération regroupant tous les pays et fédérant les ressources humaine et naturelle permettrait aux africains de se faire entendre sur la scène mondiale. Cette idée, à dire vrai, ne manque pas d’humanisme ; elle est une réponse au désir de fraternité naturelle qui anime les peuples ayant traversé les mêmes épreuves. Et les épreuves, les africains en ont connues. Traite négrière, invasions étrangères, colonisation, néo-colonialisme, autant de brûlures qui ont jalonnées l’histoire du continent. Et le cri de cœur de N’krumah, L’Afrique doit s’unir, sonne comme un écho lointain de Prolétaires de tous les pays, unissez-vous, de Karl Marx.

Si l’idée du panafricanisme séduit beaucoup de personnes, la traduire en acte, la faire passer du monde des Idées à celui des existences, paraît cependant difficile. À preuve, la Fédération du Mali, regroupant le Sénégal et le Mali, initiée part les présidents sénégalais Léopold Sedar Senghor et malien Modibo Kéita, Fédération que l’on peut considérer comme la phase expérimentale ou l’état embryonnaire des ‘‘États-Unis d’Afrique’’, a volé en éclats peu de temps après sa création. Ces faits donnent à réfléchir. Sans connaître les tenants et les aboutissants de la rupture, on comprend déjà que, dans l’optique d’une union, des dissensions ne sont pas à exclure entre les chefs d’États africains, toutes choses qui remettent en cause l’idée d’une intégration par le haut. La raison de ces dissensions est à chercher dans le fait que chaque dirigeant africain est, au sens où l’entend Machiavel, un prince, c’est-à-dire un souverain qui exerce un pouvoir réel et qui tient à conserver ce pouvoir. Dans ces conditions,

céder une partie de la souveraineté nationale, comme cela est inévitable dans tout regroupement d’États, est une pilule difficile à avaler.

En général, « les gouvernements ne sont pas prêts à subordonner les intérêts immédiats des politiques nationales aux objectifs économiques à long terme de la région (ce qui aurait pourtant des résultats positifs bien plus importants pour la situation générale du pays à long terme) ou à céder des aspects essentiels de la souveraineté de l’État à des institutions régionales ». Tant et si bien que certains dirigeants n’hésitent pas, à cet effet, à manipuler leur opinion nationale au nom d’un nationalisme douteux. Prétextant œuvrer pour l’indépendance totale du pays et la défense de ses intérêts face au capitalisme international et à la convoitise des pays voisins, ils rechignent à appliquer les Traités et accords sous-régionaux, régionaux et continentaux. Ces réticences, qui sont en fait des ‘‘résistances’’, au sens freudien de refus obstiné d’admettre une vérité pourtant établie, indiquent que la classe politique africaine n’est pas, pour l’intégration du continent, un fondement certain. Dans la dialectique du maître et de l’esclave, Hegel montre que lorsque deux consciences se rencontrent, chacune cherche à se faire reconnaître par l’autre. Se faire reconnaître par l’autre, c’est nier l’autre comme désir, chercher à lui imposer son désir. Il en résulte donc un conflit, chaque conscience limitant l’autre en lui résistant. Au terme de ce conflit, l’une des consciences, risquant jusqu’au bout sa vie, sera victorieuse, et deviendra maître, l’autre, qui a choisi de vivre, sera esclave. Tout finit donc par entrer dans l’ordre.

À une situation originairement de belligérance, se substitue un climat de paix, conséquence de la résorption des contradictions. Les rapports entre chefs d’États en Afrique, à quelques exceptions près, ressemblent à celles qui prévalent entre deux consciences dans la dialectique du maître et de l’esclave. Derrière les sourires affichés lors des sommets et autres rencontres, derrière les poignées de mains échangés devant les caméras, existent des rivalités

tenaces. Si chez Hegel le conflit fait place à une situation de paix, les rivalités entre dirigeants politiques en Afrique s’estompent rarement. Elles ont même tendance à se multiplier. Cela se perçoit à travers la recrudescence des conflits armés. République Démocratique du Congo, Libéria, Côte d’Ivoire, autant de pays, dans un passé récent, havres de paix, aujourd’hui territoires instables. Loin de nous l’idée de penser que de telles rivalités n’existent pas sur d’autres continents. Bien au contraire. L’humanité a encore en mémoire les rivalités, au siècle dernier, entre nations européennes, rivalités qui ont conduit aux deux guerres mondiales ; aujourd’hui encore, ces rivalités se poursuivent sous d’autres formes ; sur les autres continents, les rapports entre chefs d’États sont aussi loin de ressembler à un long fleuve tranquille.

Mais en Afrique, le ridicule dans cette situation est que le plus souvent aucun motif sérieux ne justifie ces rivalités. Elles s’expliquent tantôt par la région d’origine ; les pays situés dans une même grande région ayant tendance à former un clan opposé à d’autres clans formés par d’autres pays ; tantôt c’est la différence de langue qui constitue la pomme de discorde, chaque grand groupe linguistique, francophones, anglophones, lusophones se constituant en lobby ; tantôt encore se sont des problèmes personnels qui attisent le vent du ressentiment. Cette rivalité entre dirigeants politiques se perçoit dans les chevauchements entre organismes en charge de l’intégration du continent. La commission économique pour l’Afrique a établi le constat suivant : « Dans toutes les sous régions africaines plusieurs communautés économiques régionales ont des objectifs quasiment identiques, ce qui cause des doubles emplois en pure perte. Les chevauchements entre communautés économiques régionales affaiblissent les efforts collectifs déployés en vue de l’objectif commun qu’est l’Union africaine. De plus, ils jettent le flou sur les objectifs d’intégration et suscitent une concurrence nuisible entre les pays et les institutions ».

En Afrique de l’Ouest par exemple, l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), l’Union du fleuve Mano et la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) partagent le même espace et ont des objectifs similaires ; l’Afrique du Nord, qui ne comptait comme organisation régionale que l’Union du Maghreb arabe (UMA) a vu l’émergence de la Communauté des États sahélo-sahariens (CENSAD). Si l’on ajoute à ce tableau déjà peu reluisant les coups d’États, qui sont très récurrents en Afrique, on comprend que la classe politique africaine ne semble pas en mesure de servir de trame à l’intégration du continent. L’année 1960 marque un tournant dans l’histoire politique du continent africain. C’est à cette époque que la plupart des États africains ont accédé à l’indépendance. Les autres ont vécu l’expérience quelques années plus tôt ou plus tard. Qu’elles soient ‘‘octroyées’’, c’est-à-dire gracieusement offertes aux colonisés sans luttes armées, ou ‘‘arrachées’’, acquises après une lutte âpre et sanglante, les indépendances en Afrique ont nourri beaucoup d’espoirs. Après des années de soumission et d’allégeance, après s’être habitués à prendre acte de décisions engageant leur avenir et pourtant arrêtées sans avoir été préalablement consultés, les peuples africains voyaient dans le départ du colonisateur l’aube d’une ère nouvelle, une ère où ils seraient maîtres de leur destin, où ils pourraient décider sans s’en référer à la métropole. Bref, les peuples africains pensaient accéder à cette majorité dont parle Kant, majorité qui donne le droit de décider par soi-même, sans être sous une quelconque tutelle. Hélas, le vent de liberté qui a semblé souffler avec les indépendances n’était en réalité qu’un tourbillon.

Si le vent a une direction précise et instaure à sa suite, par les objets qu’il déplace, un changement ou un nouvel ordre, tel n’est pas le cas du tourbillon, qui, sans direction précise, évoluant plutôt en spirale, revient toujours à son point de départ après avoir plus bouleversé l’ordre existant qu’insufflé une dynamique nouvelle. La liberté promise par les indépendances n’était en réalité qu’un mirage. Dans les faits, il n’y a pas eu indépendance, le colonisateur n’est, en réalité, jamais parti, il a mis au point des méthodes pour réaliser des objectifs qu’il atteignait auparavant grâce au simple colonialisme. C’est l’ensemble de ces tentatives pour perpétuer le colonialisme sous prétexte de « liberté » qui s’appelle le néocolonialisme. Et les mécanismes de ce néo-colonialisme sont nombreux. Ils vont « des aides qui renforcent la dépendance » aux différents types de privilèges portant atteinte à la souveraineté des jeunes nations : droit d’installer des bases militaires, de faire stationner des troupes sur les territoires des anciennes colonies, de fournir un certain nombre de « conseillers » de toutes sortes.

On comprend, dans ces conditions, que les dirigeants politiques africains sont sous influence extérieure, comme a pu l’écrire Ki-Zerbo : « (…) les anciennes puissances coloniales disposent toujours de réseaux et de circuits à travers les pays qu’elles colonisaient, aussi bien en termes de cadres économiques que de dirigeants politiques et de leaders d’opinion dans la société civile. À travers tous ces réseaux, ces pays ex-colonisateurs peuvent agir très puissamment sur les rapports entre eux et les pays africains ». Peut-on confier l’intégration africaine à des dirigeants sous influence extérieure, quand on sait que l’extérieur n’a pas forcément intérêt à ce que l’Afrique réussisse son intégration ? Tels sont quelques écueils qui ne militent pas en faveur d’une intégration par le haut. On serait tenté, à ce niveau, de proposer une ‘‘intégration par le bas’’. Mais là également les difficultés ne manquent pas.

 

III- L’INTÉGRATION PAR LE BAS : UNE IMPASSE

 

L’intégration par le bas est l’inverse de celle par le haut. Contrairement à la seconde qui confiait l’intégration aux leaders politiques du continent, la première vise à la fonder sur les peuples. Fonder l’intégration sur les peuples, c’est sortir le débat sur l’unité africaine des palais présidentiels et autres salons feutrés pour la ramener dans la rue, au niveau de la société civile, dorénavant actrice, non plus simple spectatrice. L’intégration par le bas part du principe selon lequel les peuples africains, au cours de l’histoire, ont tissé des relations qui transcendent les frontières héritées de la colonisation et qui précèdent la naissance des différents États. Ces relations, quoique remontant pour la plupart à des temps immémoriaux, continuent de réguler les rapports entre ethnies, clans et tribus. Ce sont entre autres la parenté à plaisanterie, les relations économiques, les alliances et pactes ancestraux, le partage de la même langue, l’appartenance à une même religion ou à une même culture, les flux migratoires, etc. C’est dire que les peuples en Afrique semblent avoir commencé à s’intégrer avant que les dirigeants politiques ne pensent l’intégration du continent. C’est pour cela que pour les partisans de l’intégration par le bas, une intégration africaine réussie passe par les peuples, ethnies, clans, tribus, entre lesquels existent des relations historiques avant de penser plus tard à une intégration à l’échelle du continent.

L’idée d’une intégration par le bas dans une certaine mesure se justifie. Et pour cause. La colonisation a eu le mérite de contraindre les africains à s’ouvrir à d’autres civilisations, en occurrence la civilisation occidentale. Ils ont ainsi pu voir le niveau de vie de l’occidental et constater l’ampleur de leur retard en matière de technologie. Le colon parti, il s’est agit pour les jeunes États africains de s’organiser selon le modèle qu’ils ont eu fraîchement sous les yeux. De là l’instauration de la séparation des pouvoirs, l’exécutif, le législatif et le judiciaire étant chacun autonome, du moins théoriquement ; de là aussi l’adoption du suffrage universel direct ou indirect (avec le droit de vote reconnu aux femmes). Ce reformatage de la société, sur le plan politique, devait permettre le passage de structures traditionnelles fondées sur l’ethnie, le clan ou la tribu à un État moderne dans lequel l’ethnie, le clan et la tribu se fondraient dans la nation, creuset de tous les particularismes. Passée l’euphorie des indépendances, force est de constater que les nations, en Afrique, sont encore à construire.

Les Africains, dans leur ensemble, s’identifient d’abord à l’ethnie, au clan et à la tribu ; la nation est une réalité méconnue, du moins seconde. Dans un tel contexte, la marge de manœuvre des chefs d’États, pour tout ce qui a trait au rapprochement entre peuples, demeure étroite. Les peuples, à travers les relations qu’ils entretiennent entre eux (parenté à plaisanterie, relations économiques, alliances et pactes ancestraux, etc.), semblent être les véritables moteurs de toute intégration. Si l’on poursuit cependant la réflexion, des difficultés, au niveau d’une politique de l’intégration par le bas, ne tardent pas à apparaître. Certes, certains peuples africains entretiennent des relations porteuses de germes d’intégration, mais peut-on avancer que de telles relations existent entre tous les peuples africains qui partagent le même espace ? Il semble bien que non ; la collaboration entre groupes est loin d’être toujours harmonieuse. Certains sont, les uns par rapport aux autres, dans un état de tension quasi permanent, comme les Tutsi et les Hutu en Afrique centrale ; d’autres alternent gel et dégel, période d’embellie et période de tension, c’est le cas des peuples agriculteurs et des peuples éleveurs. Ces deux peuples, quoique interdépendants, l’agriculteur ayant besoin de produits laitiers pour sa nourriture et de bêtes pour le travail champêtre, l’éleveur ayant besoin de produits agricoles pour lui-même et pour le bétail, ne s’entendent cependant pas toujours. Pendant l’hivernage, période où l’herbe pousse à profusion, les relations sont au beau fixe ; mais quand l’herbe se raréfie et qu’il faut parcourir de longues distances pour trouver de nouveaux pâturages, les conflits éclatent parce que les troupeaux endommagent les cultures se trouvant sur leur itinéraire.

Tout cela indique, en Afrique, « les difficultés de l’intégration de l’agriculture et de l’élevage », donc des peuples agriculteurs et éleveurs. D’autres peuples encore sont en situation d’hétérogénéité les uns par rapport aux autres. Ne partageant pas originairement le même espace, ces peuples, par migration pour raisons économiques ou autres, sont entrés en contact les uns avec les autres. C’est notamment le cas des peuples allogènes venus de très loin et des peuples autochtones. La brièveté de leur histoire commune ne leur permet pas - en tout cas pas encore - d’y trouver des éléments intégrateurs. Ces éléments sont à inventer. Quand on sait que les relations comme la parenté à plaisanterie, les alliances et les pactes ancestraux ne se sont consolidées qu’au fil des siècles, on mesure l’ampleur des difficultés qu’il y a à reposer l’intégration sur les peuples. D’un autre côté, une intégration par le bas risque de remettre en cause l’existence même des États africains.

À l’intérieur d’un État, on peut rencontrer des groupes qui cohabitent pacifiquement, et qui sont déjà intégrés. L’État est le premier bénéficiaire de cette situation. Le risque de conflits interethniques se trouve écarté ; la conception et la réalisation de projets de développement s’en trouvent facilitées ; l’économie se porte mieux. Cependant, il arrive aussi que les groupes s’intègrent, non avec d’autres groupes du même État, mais avec des groupes faisant partie d’autres États. C’est le cas notamment de la République Démocratique du Congo, cas que Papa Demba Thiam décrit ainsi : « Du Kasaï au Kivu, du Shaba au Bas Zaïre en passant par l’Equateur, on a (…) le sentiment d’avoir à faire à des pays qui n’ont rien à voir entre eux et qui souvent ont peu ou pas de liaisons terrestres. D’une manière générale, ces régions n’échangent quasiment rien entre elles. Si l’on prend le cas du Shaba, à part les minerais que la région sert à l’étranger par le truchement des administrations de Kinshasa, l’essentiel du commerce se fait avec la Zambie voisine ».

Ici une intégration par le bas opérerait comme une force centrifuge : elle relâcherait les liens qui relient les groupes à leur État pour les renforcer avec d’autres États dont ils ne sont pas citoyens. L’existence de l’État d’origine serait ainsi menacée, son unité nationale en péril. On sait par ailleurs que l’intérêt joue un rôle primordial dans les relations entre groupes. Plus les uns et les autres trouvent leurs intérêts, plus les relations se renforcent. Or, il y a plus à gagner en établissant des relations avec des groupes situés sur un territoire riche : les échanges sont plus rentables, l’emploi est moins difficile à trouver, un certain nombre d’infrastructures existe. Une intégration par le bas, dans ces conditions, accentuerait les disparités régionales en incitant les groupes issus de régions déshérités à l’exode vers les zones plus riches. L’équilibre de l’État serait ainsi mis en mal. Bref, l’intégration par le bas paraîtrait ici comme une boîte de Pandore ; elle ouvrirait la porte à tous les maux.

Enfin, il faut noter que l’intégration par les peuples, comme celle par les dirigeants politiques, est difficile à réaliser. La beauté du tapis provient de la diversité de ses couleurs, dit le dicton. Ceci pour dire que plus existe dans une contrée des groupes culturellement distincts, plus l’existence y est agréable. Un autre dicton enseigne que l’excès en toute chose nuit. Synthétisés, les deux dictions laissent entendre que la diversité enrichit à condition qu’elle ne soit pas excessive. Si la diversité entre peuples en Afrique n’était pas excessive, le continent aurait pu se passer de bien de maux. Tel n’est malheureusement pas le cas. Certes, il existe en Afrique des micro-États avec quelques groupes ethniques, mais ces États ne sont pas nombreux. La majorité des pays en compte beaucoup plus. C’est que « la culture est un phénomène historique et comme tout phénomène historique, elle s’est développée au niveau du continent africain dans un processus inégal : ses coordonnées ont varié dans l’espace et dans le temps ». Des pays de la dimension du Nigeria, du Mali, de la République Démocratique du Congo remportent la palme de la diversité culturelle. Une intégration par les peuples paraît ici difficile.

Comment transformer cette multitude en un Un ? « Comment construire l’unité dans la diversité voire l’adversité ? » ? En Europe aussi existe une pluralité de cultures, et pourtant le vieux continent semble avoir réussi à les fédérer, pourrait-on nous rétorquer. Objection que nous pouvons lever en faisant remarquer que les différentes cultures européennes, comme l’indique Papa Demba Thiam, « présentaient déjà un certain degré de cohérence et d’intégration avant d’aspirer l’intégration dans le sens de l’élargissement de leurs espaces économiques ». Autrement dit, l’histoire de l’Europe a favorisé entre les peuples de ce continent des échanges et une certaine cohésion sur le plan économique. Il existait donc un contexte favorable à l’intégration sur lequel l’Union Européenne n’a fait que s’appuyer. Vu le caractère souvent hétérogène de ses cultures, l’Afrique ne semble pas bénéficier d’un tel terreau. « Très souvent, les gouvernements qui affichent publiquement une forte volonté d’intégration (…) ne sont pas prêts aux sacrifices nécessaires pour faire fonctionner normalement la communauté, même si par ailleurs elle pourrait leur apporter de grands avantages. Le désir d’intégration est aussi presque partout insuffisant dans la population ». Ces propos de Pierre Merlin résument bien la situation : ni les dirigeants politiques ni les peuples ne peuvent valablement être les fondements de l’intégration africaine. Ce fondement, il faut le chercher ailleurs ; ne se trouve-t-il pas dans…le désir de l’autre ?

 

IV- LE DÉSIR DE L’AUTRE COMME FONDEMENT D’UNE

INTÉGRATION RÉUSSIE

 

Si l’intégration est le fait pour les États africains de mettre ensemble les ressources humaine et naturelle afin de sortir le continent du sous-développement, ce processus ne sera une réussite que lorsque la communalisation des ressources sera une réalité. Communaliser les ressources signifie que toutes les barrières, de quelles que natures qu’elles soient, disparaîtront ; que les législations régissant les différents pays se fondront en une seule, valable à l’échelle du continent ; que la citoyenneté nationale disparaîtra au profit de la citoyenneté africaine. Dit d’un mot, l’intégration africaine sera réussie lorsque le continent tendra le plus possible vers les ‘‘États-Unis d’Afrique’’ que prônent les panafricanistes. Un tel résultat ne peut s’obtenir si l’intégration ne repose pas sur un principe stable, pérenne, sur un fondement qui résiste au temps. Comment en effet convaincre les acteurs de l’intégration de renoncer à toute ou partie de leur souveraineté si le principe sur lequel est fondé l’union peut être remis en cause à tout instant ? Comment les assurer de la viabilité du processus si son principe fondateur n’est pas lui-même capable de traverser le temps ? Peut-il y avoir communalisation des ressources là où il n’y a pas confiance mutuelle ? Peut-on faire confiance à ce qui est susceptible de ne plus être demain ce qu’il est aujourd’hui ? La confiance, dans le cadre de la communalisation des ressources, ne se nourrit-elle pas, bien au contraire, de la permanence du principe fondateur de l’union ?

Les hommes politiques, les leaders d’opinions et les peuples ne constituent pas, pour l’intégration africaine, un fondement de cette nature. Ils sont tous, à un niveau ou à un autre, soumis aux contingences de l’histoire, aux aléas de la vie, ainsi que nous l’avons vu plus haut. Précarité, relativisme, corruption, dégénérescence, autant de caractéristiques qui indiquent leur fragilité. S’il en est ainsi, c’est sans doute parce qu’ils sont des entités culturelles, et que tout ce qui relève de la culture est soumis à la loi du naître et du périr. Une intégration africaine, qui se veut réussie, ne saurait donc en faire son fondement. Il faut donc chercher ailleurs. Etant donné que le fondement de l’intégration réussie doit être capable de résister au temps, il est évident qu’il est à rechercher non pas dans le monde des existences, mais plutôt dans celui des essences, que la question du fondement n’est ni sociologique ni historique, mais plutôt métaphysique.

 Mais ce fondement, tout en étant a priori, c’est-à-dire dépassant les contingences historiques, situé au-delà du monde des existences, doit être en même temps a posteriori, propre à une expérience humaine, dans la mesure où c’est l’homme, en occurrence ici l’Africain, qui est l’acteur du processus de l’intégration. Il doit également être vecteur de socialisation, puisqu’il s’agit de rassembler des hommes, qui n’ont pas forcement les mêmes points de vue ni les mêmes habitudes culturelles. Ce qui répond à cette triple exigence est le désir de l’autre, ce sentiment qui nous pousse à rechercher l’autre - l’autre comme individu, comme ethnie ou comme État - et à nous retrouver en lui malgré sa/ses différence(s). Ce sentiment est a priori, parce qu’il se retrouve chez tous les hommes ; il est a posteriori, car vécu individuellement par chaque conscience ; il est aussi un vecteur de socialisation, parce qu’avec ce sentiment, comme l’écrit Soro Musa David « (…) nous devenons l’un pour l’autre des bons samaritains. Je ne suis plus indifférent à ses souffrances comme le fit le pharisien devant le samaritain agonisant, mais je me sens touché au plus profond de mon âme dès lors que l’autre est en difficulté. Lui aussi en fait de même à mon égard ».

Pour tout dire, c’est ce sentiment qui rend possible la fraternité, la sympathie et l’entraide, préludes à toute communalisation des ressources. Par ailleurs, l’intégration africaine ne peut réussir si le continent n’est pas apaisé et stable. Peut-on en effet communaliser les ressources quand la sécurité fait défaut et que l’existence physique des uns et des autres est menacée ? Or, c’est le désir réciproque des uns pour les autres qui peut instaurer un climat de paix et de sécurité. Certes, un continent sans tensions est pure utopie, simple vue de l’esprit ; des points d’achoppements existeront toujours, les hommes se caractérisant, comme l’a souligné avec raison Kant, par leur insociable sociabilité. Mais si l’on ne peut éviter que des dissensions naissent, on peut toutefois les étouffer dans l’œuf ou, à tout le moins, amener les protagonistes, par des médiations, à se parler avant que le conflit ne soit ouvert, avant qu’ils ne recourent aux armes. Ainsi, « de palabre en palabre, l’impossible devient négociable et les frères ennemis acceptent de s’asseoir à la même table ».

Mais l’initiative de la médiation et l’acception du principe de négociation comme moyen de résolution des contradictions ne sont possibles que parce que l’altérité de l’autre n’est plus considérée comme absolue, qu’au-delà des divergences, le désir de l’autre existe et persiste, que l’humanité qui est en lui nous attire vers lui et repousse de ce fait notre animosité. L’idée du désir de l’autre comme fondement de l’intégration africaine réussie apparaît en filigrane dans la pensée de bon nombre d’intellectuels africains. Pour la caractériser, Albert Tévoédjré parle de « solidarité ». La solidarité dont il fait allusion n’est pas du genre de celle qui s’exerce sous forme d’assistanat, mais de celle qui vise à apporter aux autres ce qui leur manque et à recevoir d’eux ce qui nous manque. Dans cette forme de solidarité, comme l’a souligné Tévoédjré, « il s’agit de nous reconnaître tels que nous sommes tous, avec toujours quelque faiblesse, avec toujours quelque besoin à couvrir, que ce soit sur le plan personnel, national ou international ».

 L’idée de ‘‘manque’’ qui transparaît ici indique la parenté entre la ‘‘solidarité’’ dont parle Tévoédjré et le ‘‘désir de l’autre’’. Le Général Ferdinand Mbaou, pour sa part, avance l’idée de ‘‘décloisonnement’’. Il donne ce conseil à chaque Africain « (…) apprends à décloisonner le cercle de ton groupe d’appartenance à quoi, pour toi, se résument l’univers et le monde. Apprends à l’ouvrir sur l’État que la colonisation t’avait légué ; puis de là, prends pied sur le continent tout entier ». Par ce conseil, il invite les uns et les autres à l’ouverture sur l’autre, les exhorte à renoncer au repli sur soi, attitude somme toute suicidaire. Le terme ‘‘décloisonnement’’, dans la mesure où il signifie tension hors de soi, projection vers l’autre, est synonyme de ‘‘désir de l’autre’’.

 

CONCLUSION

 

Une intégration africaine réussie ne saurait donc reposer sur les chefs d’États ou sur les peuples. Le faire serait s’exposer à des difficultés de toutes sortes, qui retarderaient ou biaiseraient le processus. Or l’ampleur des besoins des populations et les espoirs placés en l’intégration africaine, considérée comme le meilleur moyen de satisfaction de ces besoins, interdisent de tomber dans ces travers. Le succès de l’intégration africaine repose plutôt sur le désir de l’autre qui doit habiter tout africain. Avec ce désir, l’autre comme État, comme peuple ou comme individu n’est plus étranger ni étrange, mais il devient plutôt étrange de le considérer comme tel puisque désormais chacun est tendu vers tous par des sentiments de sympathie, de fraternité et de convivialité. C’est seulement en ce moment que frontières, barrières et cloisons tomberont. Mais comment cultiver et entretenir ce désir de l’autre ? Toute la difficulté semble se situer à ce niveau. Ici comme ailleurs, il faudra faire preuve d’imagination en trouvant des solutions originales et novatrices. C’est à ce prix que nous démentirons les propos du genre de ceux du Président de la République Française, S.E.M Nicolas Sarkozy, lequel déclarait que dans l’imaginaire de l’africain « tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès ».

 

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GENERAL MBAOU (Ferdinand), Le développement de l’Afrique passe par l’amour de l’Afrique et des Africains, (Paris, Éditions Publibook, 2007), p. 23

Discours de SARKOZY (Nicolas), président de la République Française à l’Université de Dakar au Sénégal le 26 juillet 2007. 

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S
Je vous rejoints en disant que l'amour du prochain est à la base de tout décollage économique...
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